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  • Gaston et la dyspraxie : un court métrage psyadom.com.

    La dyspraxie ou trouble de l’automatisation et de la coordination des gestes fins dirigés vers un but affecte environ 5 % des enfants en âge scolaire.

    La dyspraxie se manifeste au quotidien par :

    • dyspraxie d’habillage : difficultés à faire ses lacets, ses boutons …
    • dysgraphie : écriture lente et laborieuse, peu lisible,
    • difficultés à utiliser certains outils : compas, règle, équerre …
    • troubles visuo-spatiaux : difficultés à acquérir les notions de l’espace, à se représenter les distances, les volumes.  Cela peut se manifester par des difficultés en géographie, en géométrie, par des difficultés pour se repérer dans un plan …

     

    Ces élèves sont souvent en double tâche, notamment à l’école où le travail passe essentiellement par l’écrit.  Aussi, quand ils doivent copier un cours, leur attention est mobilisée sur les informations à copier / comprendre / mémoriser ET sur le geste graphique qui est mal automatisé !  Alors que pour les autres, progressivement, l’écriture devient automatique, pour l’élève dyspraxique, c’est un peu comme s’il apprenait à former les lettres pour la première fois.  Cette tâche est mal automatisée et mobilise beaucoup d’attention et d’énergie au quotidien.  Par conséquent, ces élèves sont moins disponibles pour apprendre et se fatiguent plus vite que les autres au fur à mesure de la journée.

    C’est pourquoi il est essentiel de repérer ce trouble et d’accompagner ces jeunes.  Des aménagements scolaires peuvent être discutés avec le directeur d’établissement et avec les enseignants.  Des stratégies d’apprentissages adaptées peuvent être proposées.

    Nos psychopédagogues proposent des stratégies alternatives et veillent aussi à soutenir la confiance en soi de ces élèves ainsi que leur motivation qui est parfois mise à mal par la confrontation répétée à des résultats bien souvent très en dessous des efforts et du travail fourni.

    Article rédigé par Camille Benoit.  

    Vidéo réalisée par Charles Eric de Benoît (benoit.charleseric@gmail.com).

    Crédit image : Icon made by Freepik from www.flaticon.com.

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  • Maxime et le TDA/H : un court métrage psyadom.com

    Le TDA/H concerne en moyenne un à 2 élèves par classe.  Il se manifeste par un défaut de contrôle de l’attention (l’élève décroche), par une impulsivité cognitive (l’élève part dans ses pensées), alimentaire (peut s’exprimer par une impulsivité alimentaire), affective (difficultés à réguler ses émotions) et parfois par une hyperactivité.  En raison de l’absence d’hyperactivité dans environ 50% des cas, on parle désormais de TDA/H : trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité.

    Ce trouble est neuro-développemental : il s’agit d’un trouble neurologique, d’origine génétique et environnemental (certains colorants alimentaires, l’intoxication au plomb ainsi que certains facteurs intra-utérins ou néonataux sont en cause).  Ce trouble n’est PAS engendré par une mauvaise éducation, aussi il est important de déculpabiliser parents et enseignants.  En revanche, la qualité de l’accompagnement par les parents et l’enseignants vont déterminer en partie l’expression et les conséquences du TDA/H.

    Les diagnostics différentiels principaux du TDA/H sont les troubles du sommeil, ainsi que les troubles anxio-dépressifs de l’enfant.  Ces diagnostics différentiels doivent toujours être évoqués chez un jeune présentant des difficultés attentionnelles ou une agitation.

    A quoi ressemble le quotidien d’un élève avec TDA/H ?  Comment ce trouble est-il perçu par l’entourage ?  Quelles en sont les conséquences sur les apprentissages, le travail scolaire et sur l’estime de soi de l’élève ?  Des clés pour comprendre dans cette vidéo.

    A côté de leurs difficultés, les jeunes avec TDA/H ont également « les qualités de leurs défauts » : ce sont des jeunes souvent spontanés, vifs, créatifs.  Ces qualités peuvent être révélées dans leurs relations humaines, dans les activités extrascolaires, et plus tard dans le monde professionnel.

    Il est essentiel de rendre compte de ces qualités aux élèves, de les mettre à profit et de leur proposer des stratégies d’apprentissage adaptées à leur fonctionnement, afin de leur permettre d’investir sereinement et positivement leur scolarité.

    Nos psychologues psychopédagogues accompagnent de nombreux élèves avec TDA/H, du primaire aux études supérieures.

    Ils accompagnent ces élèves à plusieurs niveaux :

    • confiance en soi, estime de soi,
    • gestion du stress
    • stratégies d’apprentissage : soutenir l’attention, la mémorisation, l’organisation, la gestion du temps, diminuer la distractibilité, gérer l’impulsivité.
    • favoriser l’autonomie de l’élève.

     

    Article rédigé par Camille Benoit.  

    Vidéo réalisée par Charles Eric de Benoît (benoit.charleseric@gmail.com).

    Crédit image : Icon made by Freepik from www.flaticon.com.

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  • Lecture d’article scientifique : Pourquoi les élèves avec TDAH ont-ils plus de mal à persévérer ?

    « Ventro-Striatal reductions underpin symptoms of Hyperactivity and impulsivity in Attention-Deficit/Hyperactivity disorder. »

    Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) est le plus souvent mis sur le compte d’un défaut d’attention associé à un défaut de contrôle de l’impulsivité (défaut d’inhibition). Ces fragilités seraient dus à des dysfonctionnement du cortex préfrontal (siège des fonctions exécutives qui contrôlent nos actions).

    Mais plusieurs chercheurs se sont récemment intéressés à une autre hypothèse selon laquelle le TDA/H serait en partie du à un dysfonctionnement du système de récompense.     Lorsque nous effectuons une tâche (se concentrer, apprendre, travailler), nous l’effectuons en vue d’un objectif (récompense, bonne note, fierté des parents, épanouissement personnel …).  C’est cette relation entre l’action et son objectif qui soutien la motivation et la persévérance.

    La présente étude constate le corrélât neurologique d’observations cliniques anciennes chez les élèves avec TDAH : ceux-ci ont besoin de récompenses immédiates et sont peu sensibles aux récompenses éloignées dans le temps.  Cela corrobore également le constat d’une susceptibilité accrue, chez les élèves avec TDAH, d’abus de jeux vidéos, lesquels fonctionnent sur un principe de récompenses immédiates (quand Mario attrape une champignon, il a immédiatement des points de vie supplémentaires associés à un jingle de victoire…et ces gains reviennent très fréquemment ce qui rend le jeux excitant et stimulant).

    Les chercheurs de l’Université de Vall d’Hebron et Susanna Carmona (département de neurosciences cognitives de l’hôpital del Mar) ont effectué une recherche impliquant 84 élèves de 6 à 18 ans, dont la moitié présentait des symptômes de TDAH.  L’imagerie cérébrale par IRM montre un volume plus faible du striatum ventral chez les élèves avec TDAH (le striatum ventral est impliqué dans le maintien de la motivation jusqu’à ce que l’objectif soit atteint).  Il existe une relation inverse entre le volume du striatum et le degré d’impulsivité et d’hyperactivité.

    Ces observations permettent de mieux comprendre pourquoi les élèves avec TDAH peuvent se concentrer plus ou moins facilement selon les taches (jeux cognitives, travail scolaire etc…).  Non seulement les fonctions cognitives d’attention et de contrôle sont en jeux, mais ces travaux viennent appuyer l’hypothèse selon laquelle le TDAH serait en partie du à un dysfonctionnement du circuit de récompense intimement lié à la motivation.  Ainsi, ces élèves seront plus facilement concentrés sur des taches induisant une récompense immédiate et plus en difficulté sur des taches comme le travail scolaire dont les récompenses ont souvent une échéance éloignée.

    Quels enseignements pratiques tirer de ces travaux de recherche?  

    • Il est judicieux pour les élèves avec trouble déficit de l’attention de diviser les tâches en sous tâches en déterminant à l’avance une « récompense » pour chaque sous-tâche (ou du moins en définissant un moment-récompense agréable : par exemple, prévoir à l’avance un temps de jeux qui suivra le temps des devoirs).  C’est la fameuse « technique du pomodoro » que nous vous décrirons prochainement.
    • Eviter de soutenir la motivation par des récompenses dont l’échéance est à long terme.
    • Favoriser la motivation et l’engagement actif en proposant une pédagogie ludique.

     

    Article rédigé par Camille Benoit.

    Source : Carmona S.et al (2009) Ventro-Striatal reductions underpin symptoms of Hyperactivity and impulsivity in Attention-Deficit/Hyperactivity disorder. Biol. Psychiatry, 66: 972-977. 

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  • La mémoire de travail.

    Mémoire à court terme et mémoire de travail : La « mémoire vive »

    Cette mémoire ne retient les informations que pendant un temps très court (environ 30 secondes).  C’est la mémoire vive du cerveau qui permet de manipuler des informations et d’aller chercher les informations dans la mémoire à long terme.  Elle permet de retenir des informations tout en les manipulant (effectuer une opération de calcul mental, retenir un numéro de téléphone pour le composer).

    Les capacités de mémoire à court terme et de mémoire de travail évoluent jusqu’à l’adolescence pour atteindre les performances adultes.  La capacité d’auto-répétition (dans sa tête pour retenir une information) est acquise vers l’âge de 7 ans.

    La mémoire de travail fait appel à deux systèmes de stockage : 

    1. La mémoire à court terme phonologique (pour retenir une information, on la répète dans sa tête).

    2. La mémoire à court terme visuo-spatiale (pour retenir un schéma par exemple ou un plan de ville).

    Ces deux mémoires sont coordonnées par un administrateur central.  La mémoire de travail contient également un « buffer épisodique » ou espace de stockage qui récupère les informations utiles dans la mémoire à long terme.

    Les capacités de mémoire à court-terme sont limitées : 7 +/- 2 éléments.  La mémoire de travail ne peut donc manipuler qu’un nombre limité d’unités d’informations en même temps.

    Il est possible d’augmenter les capacités de mémoire de travail à l’aide des « chunks » : par exemple, pour retenir la liste de lettres C-F-O-C-E-D-M-S-N-O, il sera beaucoup plus facile de retenir SNCF + OMS + OCDE.  Ainsi, on n’a plus qu’à retenir 3 éléments au lieu de 10 éléments.  C’est le fameux « mais où est donc or-ni-car ».

    Mémoire de travail et performances scolaires : 

    D’après de nombreuses études, la mémoire de travail serait un meilleur prédicteur de la réussite scolaire que le QI (Alloway et Alloway, 2013).  La mémoire de travail est indispensable dans l’apprentissage de la lecture : associer un graphème (une lettre) à un phonème (un son), mémoriser la forme d’un mot, ainsi que les différents éléments d’une phrase pour la comprendre dans son ensemble.  La mémoire de travail et la mémoire à court terme sont également nécessaires pour retenir les différentes étapes d’un exercice et dans le calcul mental (retenir les différents éléments d’une opération de calcul mental : « 2 » « + » « 2 » …).

    Trouble de la mémoire de travail :

    10 % des enfants scolarisés présenteraient un trouble de la mémoire de travail (Gathercole et Alloway, 2008) avec un sex-ratio de 3 garçons pour 2 filles.

    Ces élèves présentent les difficultés suivantes :

    -Difficultés à effectuer plusieurs tâches en même temps : par ex, écrire et écouter en même temps (prendre des notes).

    -Résoudre des problèmes à étapes.

    -Difficulté à suivre des consignes longues ou complexes.

    -Difficultés à restituer les connaissances.

    -Difficultés en calcul mental.

    Les troubles de la mémoire de travail sont souvent associés à un trouble des apprentissages (dyslexie, dyscalculie, dyspraxie, TDAH).

    En pratique ? 

    Une bonne hygiène de vie est essentielle à la mémoire !  Il est important de veiller à ce que l’élève ait un bon sommeil et une activité physique régulière.

    Clefs pour le travail scolaire :

    1. Ecrire les consignes d’un exercice sous forme de colonne avec une étape par ligne ou sur-ligner les mots-clefs de l’exercice : pour favoriser la compréhension de la consigne et repérer les étapes d’un exercice.

    2. Apprendre les stratégies d’auto-répétition (répéter dans sa tête pour retenir) et d’imagerie mentale (se représenter mentalement les éléments à retenir) : favorise l’encodage de l’information.

    3. Faire des liens entre les informations nouvelles et ce que l’élève sait déjà (Loi de Hebb : on retient plus facilement les éléments qui renvoient à des souvenirs ou éléments déjà appris).

    4. Apprendre à regrouper les informations (chunks), à l’aide de moyens mnémotechniques ou en catégorisant les informations.

    5. Faire des « to-do-lists » : noter les informations importantes permet de ne pas avoir à les retenir et permet ainsi de libérer de l’espace dans la mémoire de travail.

    6. Organiser des routines pour rendre certaines choses automatiques (faire son cartable par exemple à un moment défini de la journée et dans un ordre précis).  Apprendre des routines permet d’automatiser des tâches et de libérer ainsi la mémoire de travail (l’activité routinière devient automatique et implicite et ne nécessite plus que les étapes de la tâche à accomplir soient mémorisées).

    Article rédigé par Camille Benoit.

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  • Tout savoir ou presque sur la dyspraxie.

    Quelques chiffres :

    5 à 7% des enfants de 5-11 ans souffrent de dyspraxie.  Ce trouble est davantage retrouvé chez les garçons. (Haut comité de santé publique).

     

    Origine du trouble :

    Ce trouble est neurodéveloppemental : la dyspraxie est lié à l’immaturité d’une région du lobe pariétal dans le cerveau.  Ce trouble n’est pas lié à un déficit moteur, à une déficience intellectuelle ou à une lésion neurologique.

    Il existe souvent un terrain familial.

     

    Praxies : définitions :

    Les praxies désignent les gestes nécessitant un apprentissage explicite (faire ses lacets, écrire, utiliser des couverts, faire du vélo…).  

    Les praxies font appel à 4 composantes :

    • habilités gestuelles : développement de la coordination et de la synchronisation motrice.
    • habilités visuo-spatiales : capacité à traiter l’information visuelle, organiser son regard, accès à la représentation spatiale.
    • habilités visuo-motrices: capacité à coordonner les yeux et les mains pour produire un mouvement dirigé vers un but.
    • composante exécutive : régulation de l’action (planification, adaptation).

     

    Dyspraxie : définition :

    La dyspraxie est un trouble sévère et durable de la programmation gestuelle et de l’automatisation des gestes appris.

    Chez les élèves dyspraxiques, l’exécution de ces gestes est maladroite, imprécise, lente et coûteuse.  L’élève doit mobiliser son attention pour réaliser les gestes non automatisés ce qui engendre une fatigabilité.

    L’élève est souvent en double tâche : il doit se concentrer sur le cours, le comprendre, veiller à ne pas faire de fautes d’orthographes tout en se concentrant sur son écriture !  Mission impossible : l’élève fait des fautes d’inattention ou d’orthographe et n’écoute pas certaines parties du cours car son attention et ses efforts sont consacrés à l’écriture.

    Confronté à des échecs répétés et ces difficultés, ces élèves peuvent se décourager et parfois se dévaloriser.  Il est ainsi important de leur proposer des aménagements au quotidien et de les VALORISER.

    La dyspraxie est distincte du trouble de l’acquisition de la coordination (TAC) qui concerne les gestes universels, « non culturels » : marcher, courir…  Un TAC n’est pas toujours associé à la dyspraxie.  Un enfant dyspraxique peut donc être tout à fait performant en sport.

     

    Différents types de dyspraxie:

    • Dyspraxie constructive ou dyspraxie visuo-spatiale : 

     

    Ce trouble combine un trouble du geste (de la praxie), des troubles oculomoteurs (problèmes de stratégie visuelle), un trouble de l’organisation spatiale.

    Ces difficultés peuvent être induites par un trouble neuro-visuel ou oculomoteur (organisation du regard : exploration visuelle, saccades, balayage, fixation) qu’il faut éliminer.

    Il existe des difficultés d’assemblage (puzzle), de graphisme (dysgraphie dyspraxique), en copie, une mauvaise utilisation de « l’espace-feuille », des difficultés à écrire sur les lignes, des difficultés à trouver des mots dans un texte, des difficultés en géométrie, des difficultés à se repérer dans l’espace, à estimer une distance, à lire l’heure sur une montre à cadran, en lecture (saute des lignes) … Ces difficultés sont d’autant plus importantes que le support visuel est riche (documents chargés, avec illustrations+texte+diagrammes).

    Troubles associés :

    Dyslexie-dysorthographie de surface,

    Dysgraphie dyspraxique,

    Dyscalculie spatiale : trouble de la stratégie visuelle qui engendre un trouble du dénombrement et un déficit de la structuration des repères topologiques (difficultés à bien placer les centaines, dizaines, poser une opération, géographie, lire un graphique…).

    • Dyspraxie non constructive:

     

    Trouble de la temporalité et de la séquentialité du mouvement.

    Dyspraxie idéatoire/idéomotrice/gestuelle : difficulté à utiliser des objets ( ciseaux, outils, compas, règle, utiliser des couverts…), difficultés à reproduire certains gestes (se brosser les dents,  jouer aux marionettes…).

    Dyspraxie d’habillage : difficultés et lenteur dans l’habillage ( boutons, fermetures éclaires, lacets)

    Dyspraxie verbale (oro-faciale) : dysphasie phonologique/motrice (trouble de l’articulation et enchaînement des phonèmes), difficulté à souffler des bougies, à siffler.

     

    Article rédigé par Camille Benoit.

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