Quelques chiffres :
5 à 7% des enfants de 5-11 ans souffrent de dyspraxie. Ce trouble est davantage retrouvé chez les garçons. (Haut comité de santé publique).
Origine du trouble :
Ce trouble est neurodéveloppemental : la dyspraxie est lié à l’immaturité d’une région du lobe pariétal dans le cerveau. Ce trouble n’est pas lié à un déficit moteur, à une déficience intellectuelle ou à une lésion neurologique.
Il existe souvent un terrain familial.
Praxies : définitions :
Les praxies désignent les gestes nécessitant un apprentissage explicite (faire ses lacets, écrire, utiliser des couverts, faire du vélo…).
Les praxies font appel à 4 composantes :
- habilités gestuelles : développement de la coordination et de la synchronisation motrice.
- habilités visuo-spatiales : capacité à traiter l’information visuelle, organiser son regard, accès à la représentation spatiale.
- habilités visuo-motrices: capacité à coordonner les yeux et les mains pour produire un mouvement dirigé vers un but.
- composante exécutive : régulation de l’action (planification, adaptation).
Dyspraxie : définition :
La dyspraxie est un trouble sévère et durable de la programmation gestuelle et de l’automatisation des gestes appris.
Chez les élèves dyspraxiques, l’exécution de ces gestes est maladroite, imprécise, lente et coûteuse. L’élève doit mobiliser son attention pour réaliser les gestes non automatisés ce qui engendre une fatigabilité.
L’élève est souvent en double tâche : il doit se concentrer sur le cours, le comprendre, veiller à ne pas faire de fautes d’orthographes tout en se concentrant sur son écriture ! Mission impossible : l’élève fait des fautes d’inattention ou d’orthographe et n’écoute pas certaines parties du cours car son attention et ses efforts sont consacrés à l’écriture.
Confronté à des échecs répétés et ces difficultés, ces élèves peuvent se décourager et parfois se dévaloriser. Il est ainsi important de leur proposer des aménagements au quotidien et de les VALORISER.
La dyspraxie est distincte du trouble de l’acquisition de la coordination (TAC) qui concerne les gestes universels, « non culturels » : marcher, courir… Un TAC n’est pas toujours associé à la dyspraxie. Un enfant dyspraxique peut donc être tout à fait performant en sport.
Différents types de dyspraxie:
- Dyspraxie constructive ou dyspraxie visuo-spatiale :
Ce trouble combine un trouble du geste (de la praxie), des troubles oculomoteurs (problèmes de stratégie visuelle), un trouble de l’organisation spatiale.
Ces difficultés peuvent être induites par un trouble neuro-visuel ou oculomoteur (organisation du regard : exploration visuelle, saccades, balayage, fixation) qu’il faut éliminer.
Il existe des difficultés d’assemblage (puzzle), de graphisme (dysgraphie dyspraxique), en copie, une mauvaise utilisation de « l’espace-feuille », des difficultés à écrire sur les lignes, des difficultés à trouver des mots dans un texte, des difficultés en géométrie, des difficultés à se repérer dans l’espace, à estimer une distance, à lire l’heure sur une montre à cadran, en lecture (saute des lignes) … Ces difficultés sont d’autant plus importantes que le support visuel est riche (documents chargés, avec illustrations+texte+diagrammes).
Troubles associés :
Dyslexie-dysorthographie de surface,
Dysgraphie dyspraxique,
Dyscalculie spatiale : trouble de la stratégie visuelle qui engendre un trouble du dénombrement et un déficit de la structuration des repères topologiques (difficultés à bien placer les centaines, dizaines, poser une opération, géographie, lire un graphique…).
- Dyspraxie non constructive:
Trouble de la temporalité et de la séquentialité du mouvement.
Dyspraxie idéatoire/idéomotrice/gestuelle : difficulté à utiliser des objets ( ciseaux, outils, compas, règle, utiliser des couverts…), difficultés à reproduire certains gestes (se brosser les dents, jouer aux marionettes…).
Dyspraxie d’habillage : difficultés et lenteur dans l’habillage ( boutons, fermetures éclaires, lacets)
Dyspraxie verbale (oro-faciale) : dysphasie phonologique/motrice (trouble de l’articulation et enchaînement des phonèmes), difficulté à souffler des bougies, à siffler.
Article rédigé par Camille Benoit.
Crédit image : Icon made by Freepik from www.flaticon.com