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Quelques chiffres :

Le TDAH concerne 5,3% des élèves (soit un à 2 enfants par classe).

La forme inattentive du TDA/H prédomine : 45%, Mixte : 20%, Hyperactivité prédominante : 35%. (Lecendreux 2011).

2 à 3 garçons pour une fille.

TDAH chez adulte : 3-4% (2006 : Ronald C).

 

Historique du TDA/H :

H. Hoffmann en Allemagne en 1845 et Bourneville en France en 1897 : première description de cas d’instabilité neuro-motrice d’abord chez les enfants puis chez les adultes : « enfants instables ».

Wallon : 1925 :  « Syndrome d’Instabilité de l’Enfant » , « enfant turbulent ».

Années vingt : Still et Von Economo : « Brain Damage Syndrome », puis « Hyperkinésie ».

Années cinquante, en France : troubles  » affectivo-caractériels « .

1935 : Braddley et Laufer : rôle thérapeutique des psychostimulants (Bradley).

1944 : synthèse du méthylphénidate.

1950 : « syndrome hyperkinétique »

1960 : Chess : « enfant hyperactif »

DSM II de 1974 : « réaction hyperkinétique de l’enfance » : l’hyperkinésie est le critère diagnostique majeur.

DSM III de 1980 : meilleure prise en compte du déficit attentionnel sous l’influence de Virginia Douglas.  Le terme de « Attention Deficit » sera utilisé pour la première fois dans la DSM III, en 1980.

1987 : THADA : trouble d’hyperactivité avec déficit d’attention.

DSM IV de 1994 : TDAH : traduction de l’anglais ADHD apparu officiellement dans le Diagnostic and Stratistical Manual of Mental Disorder fourth edition (DSM-IV) : sous-types: attention, agitation, mixte (symptomes avant 7 ans)

DSM V de 2013 : reconnait le TDA/H adulte ainsi que certaines comorbidités (autisme ou de déficience intellectuelle).

 

Origine du trouble :

L’origine du trouble est encore mal définie : il existe des facteurs génétiques, foetaux, périnataux, alimentaires …

Les troubles spécifiques des apprentissages (dont le TDA/H) sont des troubles neuro-développementaux innés.  Ils ne sont pas engendrés par des carences éducatives.  

Le trouble attentionnel est indépendant du niveau intellectuel.  Ces élèves sont intelligents mais nécessitent des aménagements et un accompagnement personnalisé afin d’exploiter pleinement leur potentiel.

Les études de neurosciences révèlent chez les personnes avec TDA/H des anomalies dans la transmission de la dopamine* et de la noradrénaline ainsi qu’un retard de maturation du cortex préfrontal et des noyaux de la base (retard de 2-3 ans).  Le cortex préfrontal est la partie antérieure du cerveau, impliquée dans le contrôle des impulsions, dans l’attention, dans l’organisation et la planification des tâches, dans la régulation des émotions.

Certaines études observent une atteinte du système de récompense (pouvant expliquer la difficulté des ces jeunes à différer et à tolérer la frustration).

D’autres études montrent un défaut d’éveil cérébral.  L’agitation chez ces jeunes serait alors à considérer comme un mécanisme de compensation, l’activité motrice permettant de stimuler l’éveil cérébral.

*Les sujets TDAH ont une densité des transporteurs de la dopamine augmentée de 70% : ainsi, le recrutement de la dopamine est exagérée : le méthylphénidate bloque ces transporteurs. (Daugherty et Al.).

Hérédité : environ 25% des apparentés au premier degré (parents, enfants) présentent le trouble, 40% au sein de la fratrie (Lecendreux, 2003 ; Biedeman et al., 1986).  Il existe une susceptibilité génétique partagée avec les troubles spécifiques de la communication et avec la dyslexie.

 

Évolution :

Ce trouble a tendance à diminuer avec l’âge mais peut persister à l’âge adulte (dans 30 à 50% des cas environ) : les difficultés de gestion du temps sont les plus persistantes à l’âge adulte (Barkley, Fischer, Fletcher, 2006).

A l’adolescence, les difficultés d’attention et exécutives persistent alors que l’impulsivité et l’hyperactivité ont tendance à diminuer.

 

Description du TDA/H :

Le trouble associe :

  • Difficultés attentionnelles :

 

Empan attentionnel court (ne parvient pas à se concentrer longtemps), fatigabilité (se concentrer représente un coût cognitif plus important pour ces jeunes qui doivent faire plus d’efforts et qui se fatiguent plus rapidement), lenteur, distractibilité (ces jeunes ne filtrent pas les stimuli extérieurs, un moindre bruit les distrait), oublis fréquents, difficulté à se mettre au travail (procrastination).

Le plaisir et la motivation ont en effet positif sur l’attention : ainsi, l’élève pourra se concentrer plus facilement sur des activités ou cours qui le motivent.  Cela se traduit notamment par des « résultats non homogènes » sur les bulletins scolaires.

Difficultés d’organisation et de planification, lenteur dans le travail.

  • L’impulsivité :

 

Du fait de l’immaturité du cortex préfrontal, le jeune a des capacités de contrôle de l’impulsivité inférieures à celle attendues pour son âge.

L’impulsivité peut être cognitive, émotionnelle, comportementale / motrice, alimentaire.

Il bavarde, coupe la parole, fait des erreurs d’étourderie, a des difficultés à attendre son tour, interrompt les autres, n’écoute pas les consignes jusqu’au bout, change rapidement d’humeur, est intolérant à la frustration, a du mal à différer …

  • Hyperactivité :

 

L’hyperactivité et l’agitation ne sont pas constantes mais se traduisent par une agitation motrice.

Il est important de laisser ces jeunes bouger régulièrement car tout comme le contrôle attentionnel, le contrôle de l’impulsivité représente un coût cognitif important et engendre une fatigabilité.

Egalement, l’agitation tend à stimuler l’éveil cérébral afin de compenser le déficit d’attention.

 

Troubles associés :

Le TDA/H est très souvent associé à d’autres troubles des apprentissages (dyslexie, dysorthographie, dysgraphie, dyscalculie), parfois à une anxiété, à des troubles du sommeil, a un trouble oppositionnel (opposition à l’autorité), à un trouble de la régulation des émotions et à une mauvaise estime de soi.  50% des TDAH sont en échec scolaire (santé.gouv), d’autant si le trouble n’est pas diagnostiqué et non pris en charge.

 

Conséquences du trouble :

Les troubles des apprentissages engendrent des difficultés d’intégration scolaire, une souffrance psychologique (anxiété, mésestime de soi, sentiment d’infériorité), de la fatigue, et parfois un désinvestissement scolaire ou échec scolaire (30% des enfants avec TDAH redoublent au moins une fois : rapport Haute Autorité de Santé).

 

Importance de l’hygiène de vie :

Alimentation équilibrée, et riche en fer, zinc, magnésium (badoit, hépar, légumes verts, oléagineux, soja) et oméga 3 ( huile de colza, harengs, maquereaux, sardines, anchois, saumon pas cuit).

Le fer agit sur la production de tyrosine, précurseur de la dopamine et de la noradrénaline (Konofal et al.) et est ainsi impliqué dans les processus attentionnels.

Hygiène de sommeil : un manque de sommeil est un diagnostic différentiel du TDA/H et peut majorer le trouble.

Activité sportive régulière : le sport est bénéfique pour le corps et a un impact positif sur les fonctions intellectuelles et sur le bien-être psychologique.

Article rédigé par Camille Benoit.

Crédit image : Icon made by Freepik from www.flaticon.com

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