Préalable : l’apprentissage de la lecture :
La lecture fait intervenir plusieurs voies :
La voie d’assemblage : voie sublexicale : phonologique . Cette voie fait appel aux déchiffrage et est utilisée pour les mots nouveaux. Cette voie fait appel à la méthode d’apprentissage syllabique.
La voie d’adressage : voie lexicale, directe ou orthographique. Il s’agit d’une voie qui « photographie » et mémorise l’orthographe du mot. Cette voie fait appel à la méthode d’apprentissage globale.
Quelques chiffres :
La dyslexie concerne 3 à 5% des élèves soit un enfant par classe en moyenne (santé.gouv).
Prédominance de garçons atteints (3 garçons pour une fille).
Définition de la dyslexie :
Déficit spécifique et durable de l’acquisition de la lecture. Il existe un décalage en lecture de plus de 18 mois par rapport aux enfants du même âge et ce après 18 mois d’apprentissage de la lecture (d’où l’impossibilité en théorie, de poser ce diagnostic avant le CE1).
Les élèves dyslexiques ont des difficultés dans l’apprentissage de la lecture et lisent plus lentement que les autres. Ils ont souvent des difficultés en orthographe ce qui se traduit par de nombreuses ratures sur les copies.
Il existe plusieurs formes de dyslexie :
Dyslexie phonologique, dyslexie de surface, dyslexie mixte, dyslexie visuo-attentionnelle.
- La dyslexie phonologique :
Il existe un trouble de la conscience phonologique : difficultés à reconnaître des mots qui riment, à découper un mot en syllabes, à segmenter les sons dans un mot, à combiner des sons pour former des mots, à relier les phonèmes aux graphèmes, à déchiffrer des mots nouveaux.
L’enfant fait des erreurs de « lexicalisations » lorsqu’il lit un nouveau mot : il propose un mot qu’il connait déjà et dont l’orthographe est similaire. Il fait également des erreurs phonémiques (approximations) : par addition (ajout d’un phonème), par substitution, par omission, par déplacement de phonème.
Un trouble du langage oral est souvent associé.
- La dyslexie de surface :
Atteinte de la voie d’adressage.
L’élève ne photographie pas les mots et ne mémorise pas leur forme écrite. Il est surtout gêné par la reconnaissance des mots irréguliers. Il commet des erreurs de « régularisation » en lecture : il lit les mots irréguliers de manière phonétique.
Il n’y a pas de trouble du langage oral associé.
- La dyslexie « mixte » : Associe les 2 formes. C’est la forme la plus fréquente.
dyslexie de surface | dyslexie phonologique | |
voie altérée | adressage : trouble de la reconnaissance des mots | assemblage : trouble de la conscience phonémique |
mots nouveaux, « pseudo-mots » | ok | difficulté |
mots irréguliers | difficulté | ok |
erreurs | erreurs de régularisation (tabak), lenteur. | erreurs de lexication (corabone), approximations, additions, substitutions, commissions de phonèmes, difficultés pour déchiffrer les mots nouveaux. |
dysorthographie associée | dysorthographie de surface (fautes d’usage sur les mots irréguliers, écriture phonétique) | dysorthographie phonologique (mots nouveaux, écriture non phonétique) |
trouble associé | pas de trouble du langage oral associé. | mauvaise mémoire auditive-verbale.trouble du langage oral. |
Comorbidités :
La dyslexie est souvent associée à un autre trouble des apprentissages (trouble de l’attention, dyspraxie : trouble de la coordination des gestes fins comme l’écriture par exemple, trouble neurovisuel : saccades, balayage, discrimination visuelle).
Origine du trouble :
L’apprentissage de la lecture dépend de facteurs neuro-biologiques et de facteurs environnementaux (apprentissage). Le retard simple de lecture est le plus souvent engendré par des facteurs environnementaux alors que la dyslexie est engendré par des perturbations cérébrales.
La dyslexie-dysorthographie est un trouble neurodéveloppemental inné et influencé par le milieu dans lequel l’on évolue. Le milieu a une influence sur le trouble : plus la langue est opaque (l’anglais), plus les difficultés en lecture seront difficiles. Ces élèves seront moins en difficulté dans l’apprentissage de langues dites transparentes (l’italien, l’espagnol).
Il existe une forte composante génétique : 50% de risque au premier degré familial. Les gènes en cause s’expriment lors de l’embryogénèse et dirigent la multiplication et la migration des neurones.
Article rédigé par Camille Benoit.
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