La rentrée scolaire des élèves avec TDA/H.
Alors que le soleil brille encore tard le soir, il faut se préparer pour le moment que tant d’enfants redoutent ou attendent avec impatience : la rentrée des classes. Pourtant, les bonnes raisons ne manquent pas pour reprendre le chemin de l’école avec bonne humeur. Pour certains, c’est le plaisir de retrouver ses amis et de leur raconter les mille péripéties vécues en vacances. Pour d’autres, c’est de se faire plaisir en achetant de nouvelles fournitures, toutes plus belles les unes que les autres, à l’image des bonnes résolutions prises pendant l’été. Ce peut être le plaisir d’apprendre de nouvelles connaissances, de découvrir de nouvelles matières, de découvrir une école différente. Certains trouvent les vacances trop longues et il leur tarde de retrouver une occupation intellectuelle dans le cadre de l’école.
La rentrée des classes est ainsi, parfois, synonyme de plaisir, à l’image des enfants qui crient et se sautent dans les bras, au moment des retrouvailles dans la cour de l’école.
Parfois, au contraire, c’est l’angoisse qui prend le dessus, au moment de la rentrée des classes. Le plaisir est éclipsé par la crainte des difficultés à venir, le souvenir des difficultés passées ressurgit et se matérialise sous forme de cauchemars pendant la nuit. L’enfant craint cette rentrée, tout autant qu’il l’attend, voire plus.
Cet enfant, c’est celui qui présente des difficultés scolaires, celui que l’école a bien du mal à évaluer objectivement par rapport à ses connaissances, à valoriser pour les efforts fournis, pour ses points forts. Une école, qui peine à s’adapter, lorsque l’enfant ne réussit pas comme elle le souhaiterait. L’enfant, ainsi en difficulté, en souffrance parfois, rêve de réussir, mais n’y parvient pas toujours. Dans son esprit, la réussite est au programme, il a anticipé cette rentrée avec plaisir et s’est imaginé réussir comme on le lui demande. Mais, la confusion règne, car notre cerveau n’oublie pas, les difficultés passées sont présentes à l’esprit, on ne les efface pas d’un revers de main. Nous en avons parlé, l’estime de soi chez l’enfant TDAH, chez tout enfant qui présente un trouble des apprentissages, est souvent affaiblie.
TDAH et rentrée des classes :
Chez l’enfant ou l’adolescent TDAH, la rentrée scolaire est souvent vécue dans un moment d’angoisse, que ce soit par l’enfant ou par ses parents.
Malgré ses bonnes résolutions, il se souvient qu’il aura à relever de nombreux défis pour satisfaire aux attentes de l’école et de ses parents. Les défis à relever, par l’enfant TDAH, au moment de la rentrée des classes, sont liés au contrôle de ses symptômes :
- Dysfonctionnement attentionnel :
- il doit penser à ses affaires, à faire signer les papiers en temps et en heure,
- il faut qu’il pense à noter ses devoirs,
- il doit suivre en classe, arrêter de rêvasser,
- Défaut d’organisation :
- il ne suffit pas de noter les devoirs, encore faut-il penser à prendre les bons cahiers,
- il doit parfois jongler avec un emploi du temps qui change,
- il doit anticiper sur les épreuves à venir, lorsqu’il n’a pas beaucoup de devoirs
- Impulsivité :
- il faut faire des efforts de comportement,
- il doit se contenir au lieu de commencer précipitamment ses épreuves,
- il doit être sage,
- Agitation :
- il doit être sage,
- il faut rester assis en classe, il ne faut pas trop bouger sur sa chaise.
Les défis, que l’enfant TDAH doit relever, sont nombreux et d’autant plus difficiles à réaliser qu’il lui faut donc lutter contre ses symptômes. Le paradoxe du trouble mental est ainsi résumé dans cette attente : l’enfant souffre d’un trouble, mais parce qu’il est mental, l’on s’attend à ce qu’il puisse le « dépasser », comme par magie en quelque sorte. Ceux qui ont eu à faire à des personnes déprimées et leur ont demandé de « se bouger », comprendront l’incongruité de la situation.
Qu’à cela ne tienne, l’école a du mal à s’adapter, il faut donc qu’il fasse des efforts, jusqu’à ce que le système évolue. Les parents peuvent l’aider à s’adapter pour répondre, au moins en partie, aux attentes de l’école.
Parents d’enfant TDAH et rentrée scolaire :
Les parents, bien entendu, jouent un rôle majeur dans l’accompagnement de l’enfant ou de l’adolescent TDAH, lors de la rentrée des classes.
Tout d’abord, il faut écouter ses craintes ; dans la mesure du possible il ne faut pas les nier en tentant de le rassurer vainement. C’est là une erreur commune que de lui dire « mais non, tu vas voir, tout va bien se passer ». Il faut plutôt lui demander comment il se représente sa rentrée, quelles sont ses craintes et tenter d’imaginer des solutions avec lui.
Ensuite, il faut lui expliciter clairement ce que l’on attend de lui, le parent qui demande à l’enfant TDAH de faire des efforts de comportement sait parfaitement ce qu’il attend, l’enfant, lui, a souvent du mal à se représenter ce que l’on attend de lui. Les efforts, attendus, doivent donc être détaillés. Par exemple, on explique à l’adolescent TDAH qu’il ne faut plus s’allonger sur le bureau en classe, en lui expliquant pourquoi cela ne se fait pas. C’est un principe valable pour tout enfant TDAH : les consignes doivent être claires.
Par rapport aux difficultés d’organisation, il faut l’aider, lui donner des routines et l’aider à intégrer ces routines.
Enfin, comme je le dis toujours : il faut apprendre à respecter l’agitation de l’enfant TDAH. En effet, à quoi bon lui dire une centaine de fois par jour de ne pas bouger, alors même qu’il s’agite pour stimuler son cerveau ?
Enfant TDAH et hygiène de vie :
Le premier point à faire comprendre aux enfants TDAH est que l’alimentation est le premier carburant pour le fonctionnement du cerveau : il faut donc manger de façon saine et équilibrée. Les parents entendent parfois, pour les enfants TDAH sous traitement médicamenteux, qu’il faut augmenter la ration calorique ; la priorité n’est pas de leur donner un maximum de calories, mais qu’ils mangent équilibré. Nous savons que la « malbouffe » est origine de déficits cognitifs, il faut donc veiller à ne pas augmenter leurs difficultés avec une alimentation déséquilibrée.
Le deuxième point capital est celui du sommeil : un enfant qui dort mal est un enfant qui a du mal à se concentrer sur une tâche. Il faut donc veiller à ce qu’ils aient leur compte de sommeil.
Enfin, l’activité sportive est essentielle au bon fonctionnement cognitif ; elle aide également à socialiser des enfants qui sont parfois en difficulté pour le faire dans le cadre scolaire. Ce peut également être un bon vecteur d’amélioration de l’estime de soi, lorsque l’enfant s’épanouit dans un sport.
Article rédigé par Louis Vera.
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