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Qu’est-ce que la dyspraxie ?

Les praxies sont une combinaison organisée de mouvements programmés pour atteindre un but.  Une praxie est considérée comme acquise quand le geste est automatisé : il est réalisé correctement, à chaque fois, sans nécessité de contrôle attentionnel. C’est le cas par exemple de l’écriture : progressivement, l’élève n’a plus besoin de se concentrer sur le tracé des lettres, ce geste devient automatique.

La dyspraxie est un trouble du développement : il s’agit d’une anomalie de la planification et de l’automatisation des gestes volontaires.  Le cerveau n’intègre pas correctement les séquences motrices qui permettent l’automatisation des gestes.  Ainsi, à chaque fois que l’élève exécute le geste, c’est un peu comme si il l’apprenait pour la première fois. Lorsqu’il écrit, il doit continuer à se concentrer sur le tracé des lettres alors que ce geste est devenu automatique pour ses camarades.

Le défaut d’automatisation rend le geste maladroit, et lent. L’élève est pénalisé par sa lenteur à l’écriture (qui l’empêche parfois de terminer ses contrôles) et par la double tâche qui lui est demandée (se concentrer sur le tracé écrit ET sur le contenu de son devoir).

D’après une étude du haut comité de santé publique menée sur des enfants de 5 à 11 ans, la dyspraxie touche 5 à 7% des élèves.

Il existe plusieurs formes de dyspraxies :

  • dyspraxie idéomotrice : trouble des gestes symboliques ( sans objet à manipuler ) l’enfant a du mal à apprendre les mimes avec les mains ou les doigts;
  • dyspraxie idéatoire : trouble de la manipulation d’objets ou d’outils, ici la succesion chronologique pour réaliser un geste est altérée;
  • dyspraxie de l’habillage: l’enfant a des difficultés à s’habiller seul ( boutons de chemise, lacets…);
  • dyspraxie visuo-spatiale : trouble de l’organisation et de la structuration spatiale ( difficultés à reproduire correctement un dessin ). Ce trouble atteint souvent les anciens prématurés. A l’école on constate une lenteur et fatigabilité en lecture, une mauvaise gestion de la page (n’écrit pas sur toute la page), des difficultés à poser les opérations de multiplication et de division, des difficultés en géométrie;
  • dyspraxie constructive non visuo-spatiale : l’enfant a des difficultés dans les activités d’assemblage ou de construction (cubes, Lego…). A l’école, sont mis en évidence une lenteur dans l’écriture.

 

Quelles difficultés au quotidien?

En maternelle : l’élève aura du mal dans les activités de découpage et de coloriage.

Il est maladroit et casse ses jouets, les jeux de construction et d’assemblage lui sont difficiles à réaliser. L’apprentissage de l’utilisation des couverts à table est souvent difficile, la viande est arrachée plutôt que découpée.

En primaire : l’apprentissage de l’écriture est très difficile, celui de la lecture également.

L’écriture est lente et laborieuse : l’élève a du mal à former les lettres, il n’écrit pas entre les lignes.  Le coût cognitif pour écrire est important, l’élève est fatigable.  L’apprentissage des mathématiques peut être difficile. L’élève n’est pas à l’aise dans les activités sportives et se retrouve parfois isolé dans la cour de récréation. L’élève dyspraxique a du mal à boutonner ses vêtements et à faire ses lacets. L’apprentissage du vélo sans les petites roues est souvent long et difficile.

Les troubles oculomoteurs :

Des troubles oculomoteurs sont souvent associés à la dyspraxie.    L’élève a du mal à organiser son regard.  Lorsqu’il lit, il saute des mots ou des lignes.  Il est également en gêné en mathématiques : il a des difficultés en dénombrement ( il compte avec ses doigts ), il a du mal à poser les opérations, il peine en géométrie.

Les saccades oculaires ( mouvements du regard qui permettent de fixer son regard sur un texte par exemple ) sont mal organisées. L’élève présente un défaut d’automatisation du mouvement oculaire lors de la lecture ( lire de gauche à droite, ça s’apprend!).  La lecture est lente et peu fluide.

 

Comment aider les élèves dyspraxiques ?

  • Eviter la copie qui va le fatiguer !  Demander à récupérer des photocopies des cours auprès d’un élève.
  • S’il a des difficultés en lecture, privilégier les polices simples ( Arial, 18 ), espacer les lignes, espacer les mots.
  • Choisir avec l’élève un stylo adapté : stylo qui glisse bien ( stylo bille gel ).
  • A partir du collège, des aménagements scolaires sont possibles, comme avoir un ordinateur en classe pour la prise de notes. Cela doit être discuté avec ses enseignants.
  • La dyspraxie est un diagnostique médical et est parfois associé à d’autres troubles des apprentissages. Pour cela, il est recommandé de consulter un neuropédiatre ou un pédopsychiatre.

 

Article rédigé par Louis Vera et Camille Benoit.

Crédit image : Icon made by Freepik from www.flaticon.com

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