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La psychopédagogie à l’interface du pédagogique et du soin : 

Le 19ème siècle est marqué par l’avènement des travaux de recherche sur le développement moteur, intellectuel et affectif de l’enfant.  Les figures emblématiques de ces recherches sont Maria Montessori (médecin et pédagogue), Jean Piaget (psychologue),  et Célestin Freinet (pédagogue).

Dans cette lignée, la psychopédagogie s’est développée en France, au milieu du 20ème siècle.   L’étymologie du terme « psychopédagogue » renvoie à celle de « pédagogue » (du grec paidagôgía) : « enfant » et « mener, accompagner ».

Le premier centre psychopédagogique ouvre en 1946 au lycée Claude Bernard, à l’initiative de Georges Mauco (psychanalyste).  Y travaillerons Françoise Dolto (médecin et psychanalyste) et Serge Lebovici (psychiatre et psychanalyste).  Mauro insiste sur la « normalité » des difficultés adaptatives pouvant ponctuer la scolarité des élèves.  La philosophie de ce centre est d’accompagner, de manière personnalisée les difficultés scolaires pouvant émailler le parcours des élèves, afin de soutenir leur désir d’apprendre et d’éviter qu’ils ne décrochent de l’école. Cela se fait par une lecture pédagogique et psychologique de leurs difficultés, en prenant compte la personnalité de l’enfant dans son investissement de la scolarité : l’objet de la psychopédagogie est donc l’étude et le soutien des conditions psychologiques et cognitives nécessaires aux apprentissages et à l’inscription scolaire.  Ainsi, la psychopédagogie affirme le lien étroit entre développement psychologique, développement cognitif et apprentissages.

En 1960, l’Éducation nationale se saisit de ces questions en proposant les premières formations de psychopédagogues.  Dix ans plus tard, les GAPP (groupe d’aide psychopédagogique), ancêtre des RASED (réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficultés) voient le jours.  Ces réseaux proposent un accompagnement pédagogique et psychologique aux élèves ayant des difficultés d’apprentissages ou ne parvenant à s’adapter aux exigences scolaires.

La psychopédagogie en pratique : 

Dans notre travail auprès des jeunes, nous avons observé l’importance des facteurs psychologiques et cognitifs dans la qualité de l’investissement scolaire.

Un élève ayant un trouble des apprentissages (dyslexie, dyspraxie, TDAH…), ne pouvant répondre à certaines exigences scolaires risque peu à peu de perdre confiance en ses capacités d’apprendre, de se sentir nul et de se décourager ou de désinvestir les apprentissages.

Un élève malmené par ses pairs, se sentant exclu, risque de ne plus pouvoir se rendre à l’école par crainte de subir à nouveau le harcèlement de ses camarades (ce refus est souvent accompagné de « somatisation » : mal au ventre, mal à la tête…).

Un élève percevant des exigences scolaires massives de ses parents, craignant de ne pas réussir à répondre à leur désir, peut développer des angoisses de performance (crainte envahissante d’échouer).

Pour aider ces jeunes, il est indispensable de les accompagner dans leur globalité : soutenir l’estime de soi et la motivation ; permettre à l’élève de prendre conscience de ses stratégies d’apprentissages et l’aider à les moduler en fonction de ses difficultés ; transmettre une méthodologie spécifique aux élèves dyslexiques, dyspraxiques ou avec TDAH (trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) ; soutenir l’élève lorsqu’il ne parvient à investir sereinement l’école en raison de difficultés avec ses pairs ….  Pour aider les élèves en difficulté, il est nécessaire d’accompagner l’élève sur le plan pédagogique ET psychologique.  Un travail étroit est également indiqué avec ses parents et ses enseignants afin d’harmoniser et de coordonner l’encadrement dont bénéficie ce jeune.  Ce travail se fait au domicile de l’élève, afin de le rencontrer dans son environnement de travail, au plus proche de ses difficultés, et de lui proposer des supports lui permettant de s’engager plus sereinement et plus activement dans les apprentissages.

Les objectifs de cet accompagnement sont :

-permettre à l’enfant / adolescent d’investir pleinement son statut d’élève.

-l’amener à s’interroger sur ses stratégies d’apprentissage et prendre conscience de ses forces et faiblesses (travail sur la métacognition).

-proposer des outils concrets pour faciliter les apprentissages : mémorisation, attention, organisation, orthographe …

-soutenir la motivation, le désir d’apprendre, la confiance en ses capacités d’apprentissage (accompagner dans certains cas les angoisses de performance et le refus scolaire anxieux).

-permettre aux parents d’affiner la représentation qu’ils ont de leur enfant / adolescent comme élève : distinct de l’élève qu’ils ont été et des attentes qu’ils peuvent avoir pour leur enfant.

Afin de proposer une offre qui soutienne les élèves dans leur globalité, nous avons réunit un comité scientifique pluri-disciplinaire (médecins, psychologues, enseignant, orthophoniste, psychomotricienne) pour élaborer notre service de soutien scolaire.  Ensemble, ils réunissent leurs connaissances et expertises afin de proposer des outils ajustés et personnalisés à l’élève, et de répondre spécifiquement aux besoins des élèves « dys » ou avec TDAH.

Article rédigé par Camille Benoit.

Crédit image : Icon made by Freepik from www.flaticon.com

 

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