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« Hyperactivity in Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder (ADHD) : Impairing Deficit or Compensatory Behavior ? »

Notre équipe éditoriale effectue une revue de la littérature scientifique dans le champ des sciences cognitives, des neurosciences et des sciences de l’éducation.  Les articles les plus pertinents font l’objet d’une synthèse afin de vous transmettre quelques clefs de compréhension sur les différents mécanismes d’apprentissages.

Pourquoi certains élèves gigotent lorsqu’ils travaillent ?  Pour certains élèves, l’activité motrice permettrait de faciliter les apprentissages.  Une étude récente du département de psychologie de l’université de Floride a étudié l’impact de l’hyperactivité sur la mémoire de travail des élèves. (Sarver et al., 2015)

L’étude a été menée chez un groupe de jeunes garçons de 8 à 12 ans : 29 présentaient un trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), 23 ne présentaient pas de trouble.

Définitions préalables : 

  • La mémoire de travail est une mémoire à très court terme qui permet de stocker et de manipuler les informations.  Cette mémoire est essentielle dans les apprentissages et a un impact important sur les performances scolaires.  Elle peut être diminuée chez les élèves qui présentent un trouble déficit de l’attention (TDAH).

 

  • Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble qui touche environ 6% des élèves (soit un à deux élèves par classe en moyenne).  Ce trouble se manifeste par l’association d’inattention (« dans la lune », « tête en l’air»), d’impulsivité (« gigote su sa chaise », « prend la parole sans lever la main »), et parfois d’hyperactivité (« toujours en mouvement », « ne tient pas en place »).

 

L’étude analyse la corrélation entre mouvements et performances lors de tests de mémoire de travail.  Les résultats de cette étude montrent que les performances en mémoire de travail sont corrélées positivement à l’activité motrice chez les élèves avec TDAH alors que la corrélation est inverse chez les élèves sans TDAH.  Ainsi, bouger aiderait les élèves avec TDAH à être plus performants dans les apprentissages alors que cela gênerait les élèves sans TDAH.

D’après ces chercheurs, le mouvement permettrait de compenser le défaut d’activation du cortex pré-frontal (siège de la mémoire de travail) observé dans le TDAH.  L’activité motrice (gigotter sur sa chaise, se lever…) permettrait de stimuler l’éveil cérébral et de « booster » la mémoire de travail.

Ces résultats sont cohérents avec une précédente étude qui observe que les écarts d’activité entre élèves TDAH et non-TDAH sont plus importants dans les tâches d’apprentissages qui font appel à la mémoire de travail que lors de la récréation ou du temps de cantine (qui ne font pas appel à la mémoire de travail). (Porrino et al., 1983).

Quelles implications pratiques tirer de cet article ?  

Pour les élèves avec TDAH (ou avec difficultés de concentration), il serait bénéfique de permettre une certaine « agitation » lorsqu’ils travaillent.  Cette activité motrice peut les aider à apprendre.  Par exemple, lors des devoirs à la maison, accepter que l’élève travail debout ou qu’il gigote lorsqu’il apprend ses leçons.  Egalement, il est important de transmettre ces informations à son enseignant afin qu’une certaine tolérance de ces mouvements soit appliquée.

Article rédigé par Camille Benoit.

Sarver, D.E., Rapport, M.D.,  Kofler, M.J., Raiker, J.S., Friedman, L.M. (2015). Hyperactivity in Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder (ADHD): Impairing Deficit or Compensatory Behavior?  J Abnorm Child Psychol.

Porrino, L. J., Rapoport, J. L., Behar, D., Sceery, W., Ismond, D. R., & Bunney, W. E., Jr. (1983). A naturalistic assessment of the motor activity of hyperactive boys. I. Comparison with normal controls. Archives of General Psychiatry, 40, 681–687. 

Crédit image : Icon made by Freepik from www.flaticon.com

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